Réseau suisse des droits de l'enfant
Accorder plus d'attention à la dimension psychique et sociale de la pandémie
La pandémie continue, la vie quotidienne des personnes de toutes les tranches d’âge connait des restrictions, et des conséquences à long terme se profilent – surtout pour la jeune génération. Fondamentalement, les organisations signataires de l’appel ont soutenu et soutiennent encore les mesures prises mais souhaitent depuis longtemps une discussion nuancée sur une manière de lutter contre la pandémie en adaptant les mesures aux différents groupes d'âge. Nous estimons qu’il est temps. Par ailleurs, l'accent est trop mis sur la santé physique et sur les conséquences et mesures médicales et épidémiologiques. Il faut accorder davantage d'attention et de poids aux dimensions psychiques et sociales de la pandémie et aux conséquences de celle-ci. Le Conseil fédéral doit tenir compte de ces aspects lors de la réévaluation de la situation et lors des prochaines étapes d'assouplissement des mesures et permettre désormais à la jeune génération de disposer de plus d'espaces de vie et d'épanouissement.
Véritable solidarité intergénérationnelle pour les deux parties
La gestion commune de la crise actuelle doit renforcer la cohésion solidaire et le sentiment de responsabilité mutuelle. Il faut absolument lutter contre un clivage entre les générations. La jeune génération a contribué de manière importante à surmonter la crise. Maintenant, chacune peu se protéger, les restrictions pour les jeunes ne sont plus justifiées. Les jeunes doivent pouvoir se développer sainement – malgré la pandémie. La société et les autorités doivent donc prendre leurs besoins spécifiques au sérieux et leur permettre de manière solidaire de vivre dans la plus grande « normalité » possible.
Plus de normalité grâce à un accès libre aux offres de loisirs
Les jeunes ont désormais plus que jamais besoin de possibilités « normales » de développement et d'épanouissement – notamment pour prévenir les problèmes collatéraux dans le domaine de la santé psychique et dans le contexte de l’entrée dans la vie professionnelle. C'est pourquoi l'accès aux importants lieux de développement et d’éducation à bas seuil doit être possible pour tous les jeunes jusqu'à 25 ans, sans restriction d'accès (c’est-à-dire sans certificat). Cela concerne surtout les activités sportives et culturelles ainsi que le travail des organisations de l'enfance et de la jeunesse et l'animation socioculturelle enfance et jeunesse. Il est également essentiel que les établissements d'enseignement formels restent ouverts et que les mesures de protection y soient réduites au strict minimum. Les écoles postobligatoires et les possibilités d'orientation professionnelle (par ex. stages d'initiation, stages pratiques, etc.) doivent être accessibles sans restrictions.
Davantage de moyens pour le soutien préventif
Afin d'atténuer les conséquences de la pandémie, les jeunes doivent également avoir accès sans restrictions à des offres de conseil et de soutien à bas seuil, par exemple dans les lieux de rencontre pour les jeunes. En outre, des moyens financiers doivent immédiatement être mis à disposition pour développer les services psychiatriques et psychologiques surchargés, mais aussi et surtout pour promouvoir le travail à bas seuil dans les domaines de la promotion de la santé et de la prévention. Il faut également accorder plus d'attention aux conséquences psychiques et aux souffrances des aîné-e-s dans la pandémie. Afin de lutter contre leur isolement, les possibilités de visite dans les maisons de retraite et les établissements de soin ne doivent plus être restreintes et l’autodétermination des aîné-e-s doit être respectée lors de la mise en œuvre des mesures de protection.