Réseau suisse des droits de l'enfant

L’étude Optimus sur les mauvais traitements envers les enfants en Suisse montre une claire nécessité d’agir.

Le 12 juin l’UBS Foundation a publié les résultats du troisième cycle de l’étude Optimus sur les mauvais traitements envers les enfants en Suisse. L’étude révèle que chaque année 30 000 à 50 000 enfants entrent en contact avec des organisations de protection de la l’enfance car ils sont victimes d’abus.

L’étude examine les niveaux de soutien proposés par de nombreuses organisations publiques et privées et fournit des informations exhaustives sur les différentes formes de maltraitance des enfants pour la première fois. 

En tout l’équipe de recherche a proposé à 432 organisations de participer à l’étude. Plus de 80% des organisations contactées ont mis leurs données à disposition de l’étude. Paris les participants figuraient les AEPEA, les groupes de protection de l’enfant dans les hôpitaux, la police et les services d’aide aux victimes. 


30’000-50'000 enfants sont victimes d’abus chaque année

Les résultats ont montré que chaque année entre 30 000 et 50 000 enfants entrent en contact avec une organisation de protection de l’enfant parce-qu’ils sont témoins ou victimes de violences physiques ou psychologiques, de négligence ou d’abus sexuels. En pourcentage cela correspond à 2 à 3.3 pour-cent de tous les enfants en Suisse par année.


Lacunes dans le système

Grâce à l’étude il est également possible pour la première fois de tirer des conclusions sur le fonctionnement du système et où sont les lacunes dans la protection de l’enfance:


  • L’étude montre des grandes différences dans la répartition géographique des cas. Ainsi dans les régions de Zurich et de l’Arc lémanique beaucoup plus de cas sont enregistrés que dans les autres régions. Cela suggère que les organisations de protection de l’enfance dans ces régions sont plus susceptibles de reconnaître les problèmes de mauvais traitements envers les enfants, peut-être parce qu’elles sont confrontées à un plus grand nombre de cas et peuvent donc acquérir plus d’expérience.
  • Il existe également des différences dans la reconnaissance du risque en ce qui concerne le sexe des enfants. Ainsi la violence psychologique est par exemple plus souvent signalée chez les filles et les violences physiques plus souvent chez les garçons. Cependant cela ne coïncide pas avec la réalité de la prévalence des maltraitances, comme on le sait d’autres études.
  • Par ailleurs on constate également que les enfants qui ont subi des violences physiques n’entrent généralement que tardivement en contact avec les organisations de protection de l’enfance. Bien que les études montrent qu’également de plus jeunes enfants subissent des actes de violence physique.
  • L’étude livre également des réponses sur la question de qui annonce les cas. Ainsi les plaintes pénales sont principalement engagées à l’initiative des personnes concernées ou de proches. Les avis de danger touchant au droit civil proviennent le plus souvent de professionnels. Il est frappant de constater que peu de notifications émanent des écoles bien qu’elles soient en contact étroit avec des enfants.

  • Nécessité d’agir dans la collecte de données et la coordination

    L’étude Optimus fournit une base de donnée précieuse pour l’amélioration de la protection de l’enfance en Suisse. C’est maintenant à la Confédération et aux cantons de continuer régulièrement cette collecte de données, conformément aux recommandations du Comité des droits de l’enfant. C’est la seule manière de surveiller et améliorer le système de protection de l’enfance à long terme. 


    Les grosses différences régionales dans la collecte des cas de mauvais traitements envers les enfants montrent clairement qu’il existe une nécessité d’agir dans un grand nombre de cantons lorsqu’il s’agit de protéger les enfants de manière globale. La Convention relative aux droits de l’enfant exige que tous les Etats prennent les mesures appropriées pour la protection des enfants. Le droit à la protection doit valoir pour tous les enfants en Suisse, indépendamment de leur lieu de vie, leur sexe ou leur âge. Le Comité des droits de l’enfant recommande également à la Suisse d’améliorer la coordination nationale dans le domaine de la protection de l’enfance. La présente étude souligne l’urgente nécessité d’agir dans ce domaine.


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